19 mai 2022
Mali : L’Etat-major de l’armée malienne aurait «catégoriquement interdit» à la Minusma d’aller sécuriser le marché hebdomadaire de Djenné. Déjà depuis plus qu’un mois, la Minusma «sollicite en vain l’accès au village de Moura» pour y «enquêter sur les allégations d’exécutions de plusieurs centaines de civils par l'armée malienne.» En plus, depuis début 2022, «une vaste zone d’interdiction de survol a (…) été imposée dans le centre du pays et progressivement élargie.» L’armée malienne ne semble pas vouloir des témoignages externes…
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220519-mali-les-autorit%C3%A9s-restreignent-encore-le-champ-d-action-de-la-minusma
Rwanda : Pendant le génocide de 1994, Phénéas Munyarugarama était commandant d’un camp militaire et il «aurait ordonné des tueries de masse». Inculpé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), il n’a jamais été arrêté. Le procureur du TPIR vient de nous apprendre que Phénéas Munyarugarama est mort de maladie le ou autour du 28 février 2002 à Kankwala (Congo-Kinshasa). Le nombre de fugitifs qui sont recherchés pour leur rôle dans le génocide de 1994 s’est ainsi réduit à 4.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220519-g%C3%A9nocide-des-tutsis-au-rwanda-ph%C3%A9n%C3%A9as-munyarugarama-l-un-des-derniers-fugitifs-est-mort-en-2002
Dakar/Art : Après l’édition de 2020 raté à cause du Covid, la Biennale de Dakar ouvre ses portes aujourd’hui jeudi et ainsi, «Dakar redevient la capitale des artistes d’Afrique et de la diaspora pendant un mois.» Le programme officiel prévoit 16 expositions et le festival «Off» 450 manifestations. Autour de 2 500 artistes, en somme.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220519-fer-de-lance-de-la-cr%C3%A9ativit%C3%A9-africaine-la-biennale-de-dakar-fait-son-retour
Guinée-Bissau : Selon Idrissa Djalo, candidat à la dernière présidentielle pour son Parti de l'unité nationale (PUN), la raison de la dissolution du parlement par le président était une révision constitutionnelle : Emballo voulait que le système évolue dans le sens d’un système présidentiel, au parlement on voulait un système parlementaire.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220519-guin%C3%A9e-bissau-pourquoi-le-pr%C3%A9sident-umaro-siossoco-emballo-a-dissout-le-parlement
Burundi : Human Rights Watch hier mercredi publié une enquête qui documente «de nombreuses exactions commises par les services de renseignement, la police et les membres de la jeunesse du parti au pouvoir au Burundi», parmi elles détentions arbitraires, torture, harcèlement, assassinats…
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220519-burundi-hrw-d%C3%A9nonce-des-exactions-commises-par-les-forces-de-d%C3%A9fense-et-de-s%C3%A9curit%C3%A9
Niger/Nigeria: “La région de Maradi est touchée depuis 2017 par l’expansion du banditisme organisé et violent qui sévit dans le nord-ouest du Nigeria voisin.“ Niamey a mis en place un dispositif «Faraoutar Bushiya» (en Haoussa : «chasse au hérisson») le long de la frontière réunissant les différents corps (armée, police, gendarmerie, Garde nationale) mais l’insécurité persiste. Une coopération entre les deux pays serait avantageuse. Et il faudrait aussi adresser les problèmes socio-économiques sous-jacentes qui amènent les jeunes à rejoindre les bandits.
https://issafrica.org/fr/iss-today/le-banditisme-detruit-les-moyens-de-subsistance-a-la-frontiere-du-niger
Mozambique: Uganda has proposed support for Cabo Delgado’s anti-terrorism efforts by supporting a local militia (força local) of the Makonde – “veterans of Mozambique’s liberation struggle who trained Museveni and members of his rebel Front for National Salvation in Cabo Delgado in the 1970s”. But this approach might backfire – there is an ethnic side to Cabo Delgado’s Al-Shabaab conflict. The islamist uprising can be interpreted as a rebellion of the coast-dwelling Muslim Kimwani against the inland-dwelling Christian Makonde – who are well represented in the country’s military, economic and political (FRELIMO) elite. In any case, Ugandan support should pass through Mozambiquan government channels and not go directly to the Makonde militia.
https://issafrica.org/iss-today/ugandan-soldiers-in-cabo-delgado-could-add-fuel-to-the-fire
18 mai 2022
Grande muraille verte : Lancée en 2007, le projet vise à «restaurer la végétation sur une bande de 15 km de large» des côtes atlantiques (Dakar) à celles de la Mer Rouge (Djibouti). Mais jusque-là, sur 100 mio ha prévus au début, seulement 4 mio ha ont été atteints. Les raisons de ce retard sont multiples (une pression anthropique plus forte que prévue, le changement climatique plus sévère que prévu, des conflits – il est «difficile d’aller planter des arbres quand les gens se tirent dessus», ensuite, pendant de longues années, un manque de financements, de moyens humains, de suivi…). Maintenant, la volonté politique semble être là (voir par exemple le COP 15 de l’ONU à Abidjan) et 20 mrd USD ont été promis en 2021 par la communauté internationale pour de tels projets. Mais comment ficeler des projets à soumettre pour accéder à cet argent ? Comment mobiliser les populations pour cette «opération titanesque» qu’est la Grande muraille verte ? Comment en faire, après tout, un succès ?
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220518-afrique-la-grande-muraille-verte-une-solution-qui-peine-%C3%A0-se-concr%C3%A9tiser
Paludisme : Selon une nouvelle étude menée par l’Institut Pasteur en République Centrafricaine, ce n’est pas seulement la nuit que se passe la transmission du paludisme – entre 20 et 30% des piqûres auraient lieu en journée (et surtout à l’intérieur des maisons). Se concentrer exclusivement sur les moustiquaires imprégnées d'insecticide ne suffira donc pas dans la lutte contre le palu.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220518-paludisme-selon-une-%C3%A9tude-les-moustiques-piqueraient-souvent-en-journ%C3%A9e-aussi
Togo : Après deux ans de fermeture, les frontières terrestres du Togo ont été rouvertes mardi à minuit. Mais pour traverser, il faut présenter une preuve de vaccination contre le Covid. Pendant la période de fermeture, selon un concerné cité dans cet article RFI : «Il fallait voir combien on allait payer avant de traverser la frontière. Ce n'était pas qu'une question d'argent. Il fallait voir aussi combien il était pénible de traverser la frontière entre les bandits, les policiers, les douaniers... Tous voulaient prendre des sous sur nous.»
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220518-togo-soulagement-%C3%A0-la-r%C3%A9ouverture-des-fronti%C3%A8res-apr%C3%A8s-deux-ans-de-fermeture
G5 Sahel sans le Mali/Niger : Mohamed Bazoum (dans une interview avec La Croix) ne se trompe pas : sans le Mali, le G5 Sahel «est mort». A son avis, «(l)es Occidentaux en opération prennent trop de précautions» et pour compenser la perte du Mali, «(i)ls doivent consentir à un peu plus de sacrifices et ne pas être hantés par les pertes.» Le sentiment antifrançais n’est pas un vrai problème, on ne veut «qu'une chose : que la présence des Occidentaux contribue à lutter efficacement contre les terroristes.»
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220518-retrait-du-mali-dans-un-entretien-le-pr%C3%A9sident-du-niger-acte-la-fin-du-g5-sahel
Niger/Barkhane : En novembre 2021, trois jeunes sont morts et 17 ont été blessés lors de manifestations à l’occasion du passage d’un convoi de la force Barkhane. L’enquête menée ensuite «n’a pas permis de dégager des responsabilités claires» - mais les (familles des) victimes vont être indemnisé.e.s par la France et le Niger à parts égales.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220518-violences-en-marge-du-passage-d-un-convoi-de-barkhane-au-niger-les-victimes-bient%C3%B4t-indemnis%C3%A9es
Cinéma/Afrique à la Cannes 2022 : Même si aucun film africain n’a été sélectionné pour compétir pour la Palme d’or, les films africains sont bien présents à Cannes. Le tout premier film projeté hier mardi pour la presse, For the Sake of Peace (Au nom de la paix), était un film Sud-Soudanais et traite d’une femme médiatrice de la paix. Un autre film «Boy from Heaven», traite du combat politico-religieux en Égypte, en tournant autour d’un fils de pêcheur qui intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire. Son réalisateur est un Suédois d’origine égyptienne. Dans la catégorie courts métrages, il y a un film d’un réalisateur ghanéen, Amartei Armar, qui montre «le témoignage d’un fils de pêcheur, Okai, hanté par la disparition de son grand frère en mer». En ouverture d’Un certain regard sera projeté le film «Tirailleurs» de Mathieu Vadepied, qui raconte l’histoire d’un Bakara Diallo, «enrôlé en 1917 dans l’armée française pour retrouver son fils Thierno, recruté de force». Il y aura aussi le deuxième film de l’actrice et réalisatrice marocaine Maryam Touzani, «Le Bleu du caftan», qui «nous emmène encore une fois dans les souterrains de la société» du Maroc et qui raconte «l’histoire d’un couple d’homme et de femme mis à l’épreuve par l’homosexualité du mari et la maladie de son épouse». Et j’en passe – par exemple les quatre films africains dans la «Quinzaine des réalisateurs».
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220518-au-festival-de-cannes-2022-l-afrique-avance-hors-comp%C3%A9tition
Congo-Kinshasa : Pour améliorer sur les élections passées, il aurait fallu réformer pour obtenir un processus transparent et garantir la traçabilité des résultats. Le G13, un groupe de parlementaires et de membres de la société civile, avait fait des propositions d’une nouvelle loi électorale qui prévoyait, entre autres, la publication, bureau de vote par bureau de vote, des résultats. Mais les député.e.s ont voté une loi purgée de leurs propositions – et le G13 n’a même pas eu droit à la parole. Il s’est senti obligé de ne pas participer au vote au parlement. RFI a interviewé le député Claudel André Lubaya, membre du G13. Il ne cache pas sa frustration : «dans sa forme actuelle, la loi électorale consacre le tripatouillage et la fraude.»
https://www.jeuneafrique.com/1347109/politique/rdc-la-loi-electorale-consacre-le-tripatouillage-et-la-fraude/