08 août 2021

Mali: 43 exécutions extrajudiciaires perpétrés par les forces de sécurité sur les 3 derniers mois, 258 exécutions perpétrés par les groupes armés et les milices communautaires sur les 6 derniers mois, 435 enlèvements documentés de janvier à juin 2021. C’est le bilan qu’établit Alioune Tine après sa récente visite de 11 jours au Mali (Alioune Tine étant un expert des droits humains qui présentera, en mars 2022, son rapport au Conseil des droits humains des Nations unies). Selon lui, «les nombreuses violations des droits humains mettent en péril la survie de l’État».
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210808-mali-la-situation-des-droits-de-l-homme-se-d%C3%A9grade-selon-alioune-tine-expert-de-l-onu

Togo : La «Concertation nationale des acteurs politiques», organisée par le gouvernement, aurait été un grand succès selon ce même gouvernement pendant qu’une partie de l’opposition – ayant quitté la concertation ou n’y avaient pas été invités – parle de «recul démocratique». Par exemple, selon Nathaniel Olympio, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) sera dominée par le parti au pouvoir et ses alliés et il n’y a donc aucune garantie d’équité.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210808-togo-l-opposition-divis%C3%A9e-sur-les-propositions-de-r%C3%A9formes-de-la-concertation

République Centrafricaine : Selon le bilan des Nations Unies, entre juillet 2020 et juin 2021 il aurait eu 526 cas de violations/abus des droits humains et du droit international avec au moins 1.221 victimes. Ces exactions (exécutions sommaires et extrajudiciaires, actes de torture, arrestations et détentions arbitraires, violences sexuelles) ont été commises à un peu plus de la moitié par la CPC, la coalition rebelle, le reste par les autres parties du conflit dont les Faca (Forces armées centrafricaines) et leurs alliés russes.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210808-centrafrique-l-onu-se-dit-alarm%C3%A9e-par-la-situation-des-droits-de-l-homme

Soudan : Selon Human Rights Watsch, en ce qui concerne la répression violente de la révolution de 2019, la condamnation récente des six membres des Forces de soutien rapide (FSR) ne peut être qu’un premier pas. Il faudrait maintenant que justice soit rendue à un nouveau plus haut : là où les décisions étaient prises, là où se trouvent les vrais responsables.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210808-miliciens-des-fsr-condamn%C3%A9s-%C3%A0-mort-au-soudan-pour-la-r%C3%A9pression-hrw-interroge-les-responsabilit%C3%A9s-plus-haut

Mozambique : L’armée rwandaise a annoncé avoir repris (aux côtés de l’armée mozambicaine) Mocimboa da Praia aux Al-Shabab aujourd’hui dimanche. Elle avait, il y a quelques jours, annoncé la prise d'Afungi où se trouve le mégaprojet gazier de Total. La prise de Mocimboa da Praia aurait probablement été la dernière bataille – il s’agirait maintenant de consolider les gains «puis de passer (…) à la phase de stabilisation et au processus de réforme du secteur sécuritaire».
https://www.rfi.fr/fr/en-bref/20210808-mozambique-les-forces-rwandaises-affirment-avoir-repris-aux-jihadistes-le-contr%C3%B4le-du-port-de-mocimboa-da-praia
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210808-les-forces-rwandaises-reprennent-aux-jihadistes-mocimboa-da-praia-au-mozambique

Achille Mbembe : Il a lancé un défi à Emmanuel Macron en juillet 2019, lui reprochant d’éviter «de remettre publiquement en cause les trois piliers de la politique française en Afrique : le militarisme, le mercantilisme et le paternalisme mâtiné, comme toujours, de racisme.» Macron l’a sollicité «pour intervenir lors du sommet Afrique-France de Montpellier, qui se tiendra au mois d’octobre».
https://www.jeuneafrique.com/1202857/culture/achille-mbembe-macron-thuram-et-la-pensee-decoloniale/

06 août 2021

Afrique du Sud: Hier jeudi, le président a remanié son gouvernement «en profondeur», concernant une dizaine de ministres – une réponse aussi aux récentes émeutes. L’actuelle présidente du Parlement devient ministre de la Défense et le ministère de la Sécurité nationale sera désormais directement rattaché à la présidence. «De plus, un panel d’experts va être chargé d’enquêter sur les dysfonctionnements des services de sécurité lors de cette récente vague de violences.»
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210805-afrique-du-sud-cyril-ramaphosa-remanie-son-gouvernement-en-profondeur

Congo-Kinshasa : Selon le bureau conjoint des Nations unies aux droits humains (BCNUDH), le nombre de violations des droits humains au premier trimestre 2021 aurait baissé de 20% par rapport au 1er trimestre de 2020 et les violations à caractère politique de 53%. Bonne nouvelle donc, sauf que «(l)a répression perdure, mais sous une autre forme, la répression ciblée de voix dissidentes qui dénoncent des actes de corruption ou une situation politique», souvent par des procédures judiciaires.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210805-rdc-qu-est-ce-qui-explique-la-baisse-des-violations-de-droits-de-l-homme

Congo-Kinshasa : Un sixième groupe (au nombre de 375) de jeunes kulunas (membres de gangs) viennent d’être envoyés à Kanyama Kasese dans le sud-est du pays pour un «service national» qui fait débat. Le chef de police de Kinshasa maintient que la population est contente de voir la criminalité diminuée et ces bandits-criminels-récidivistes deviennent utiles à la société, subissant – «dans le respect strict des droits humains» – lavage du cerveau, formation, désintoxication (du chanvre), apprentissage d’un métier (travail champêtre, menuiserie, coupe-couture, etc.). Le ministre des droits humains, par contre, n’est pas du tout d’accord avec cette pratique de relégation «attentatoire aux droits humains» – aussi nocifs qu’ils soient, tout kulunas qu’ils soient, il faut les traiter comme il faut, il faut respecter leurs droits.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210806-rdc-la-m%C3%A9thode-de-r%C3%A9%C3%A9ducation-des-jeunes-d%C3%A9linquants-fait-d%C3%A9bat

Burkina Faso : Le décret français d'extradition de François Compaoré (le petit frère de l’ex-chef d’Etat Blaise Compaoré) a aujourd’hui vendredi été provisoirement suspendu par la Cour européenne des droits humains CEDH. François Compaoré est soupçonné d’avoir commandité le meurtre du journaliste d’investigation Norbert Zongo en 1998. L’éventuelle extradition sera retardée de plusieurs mois au moins ou même de plusieurs années. Avant de s’adresser à la CEDH, les avocats de François Compaoré avaient épuisé tous les recours possibles en France – le Conseil d'État en avait rejeté le dernier le 30 juillet.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210806-la-cedh-suspend-provisoirement-l-extradition-de-fran%C3%A7ois-compaor%C3%A9-vers-le-burkina-faso

Mozambique : Selon l’armée rwandaise, elle aurait «repris la semaine dernière, avec les forces mozambicaines, la ville d'Awasse, et (aurait) repoussé les insurgés dans leur bastion principal de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, cible d'un assaut imminent». Côté rwandais, il n’y aurait eu que quelques blessés – par contre, côté ennemi, il y aurait eu une centaine de morts. Après avoir chassé les jihadistes, l’armée rwandaise compte assurer le «maintien de l'ordre, des opérations de sécurisation, des patrouilles, et puis de la réforme du secteur sécuritaire» dans les zones libérées en développant les forces de sécurité locales.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210806-mozambique-les-forces-rwandaises-et-mozambicaines-avancent-dans-les-bastions-des-insurg%C3%A9s

Congo-Kinshasa : Un rapport du Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) de l’université de New York révèle que les agents de la riposte Ebola, «pour assurer la sécurité (du) personnel, mais aussi pour faire respecter les règles de santé publique ou même pour tracer les personnes contacts», auraient financé les forces de sécurité et aussi des groupes armées, tout en ainsi aggravant le conflit.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210806-rdc-la-riposte-ebola-a-t-elle-financ%C3%A9-des-groupes-arm%C3%A9s