11 septembre 2023

Ghana : Le prix payé pour le cacao pour la récolte 2023/24 sera de 63% plus haut que l’année d’avant (20 900 cedis la tonne après 12 800 pour 2022/23). Un prix qui arrêtera peut-être l’abandon de cultures du cacao (pour 2022/23, le Ghana n’a pas pu honorer ses contrats par manque de quantité récoltée).
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-mati%C3%A8res-premi%C3%A8res/20230910-prix-du-cacao-le-ghana-soigne-ses-planteurs

Congo-Kinshasa : Les compagnies minières ont mauvaise réputation. A Kolwezi, par exemple, la soi-disant capitale mondiale du cobalt, population et société civile se plaignent qu’il n’y a guère de retombées pour eux. Selon cet article, ce ne sont que les très grandes compagnies qui, soucieuses de leur image, respectent les obligations que leur impose le code minier de 2018 en termes de développement du pays.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-afrique/20230910-rdc-les-compagnies-mini%C3%A8res-polissent-leur-image

Mali : Les tensions entre Bamako et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) augmentent. Avant-hier samedi, la CMA a «affirmé avoir abattu, dans le nord, un avion de l'armée nationale qui aurait attaqué une de leurs positions». Ayant renforcé leurs positions, hier dimanche la CMA a dit «se préparer à se défendre militairement contre la junte au pouvoir à Bamako.» Est-ce la fin de l'accord de paix dit d’Alger de 2015 ?
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230910-mali-situation-tendue-dans-le-nord-entre-les-groupes-arm%C3%A9s-et-le-gouvernement

Libye : La tempête Daniel a causé des pluies diluviennes dans l’est du pays et le beaucoup d’eau a fait céder deux barrages au-dessus de la ville côtière de Darna (autour de 100 000 habitant.e.s). Des quartiers entiers ont disparu. Le compte est à plus de 2 000 mort.e.s et des milliers de disparu.e.s.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230911-libye-des-inondations-dans-l-est-provoquent-des-milliers-de-morts

Somalie: Si le président dit vouloir vaincre Al Shahab à bout de cinq mois, ce n’est pas seulement peu réaliste, c’est aussi contre-productif : ça présente la campagne présente comme un sprint – en lieu du marathon que c’est en réalité. Depuis plus de dix ans, éjecter Al Shabab de là où il s’était implanté n’a jamais été le problème central – c’était plutôt de continuer à contrôler ces terrains conquis après et d’y installer la paix. Avec les troupes de l’Union Africaine qui sont en train de se retirer, les défis pour la lutte contre Al Shabab augmentent. Même sans les troupes de l’Union Africaine, il y aura toujours de l’assistance et des opérations internationales en Somalie – de la part des Etats-Unis, de la Turquie, de l’Union européenne et de la Grande Bretagne. En plus, des accords bilatéraux avec les pays voisins ainsi qu’avec l’Ouganda ont été ou vont être conclus – avec de tels accords, il se pourrait que pas grand-chose va changer avec le retrait des troupes de l’UA.
https://theconversation.com/au-peacekeepers-are-leaving-somalia-what-needs-to-happen-to-keep-the-peace-212674

Afrique du Sud: Mangosuthu Buthelezi qui vient de mourir âgé de 95 ans a été un acteur politique dominant pendant longtemps. Selon cet article, il était un «homme d’immense talent et de contradictions», décrié pour son approche pendant les temps de l’apartheid, qui se distanciait de la lutte armée et était vu comme un soutien du régime raciste de l’apartheid. Il était une figure ambivalente, un chef Zoulou et prince, premier ministre d’un bantoustan, premier ministre d’un roi zoulou, mais aussi ministre et même président par intérim de la nouvelle Afrique du Sud. Il était seigneur de guerre, collaborateur, homme d’état, partisan de l’ANC pour un temps, chrétien, homme de famille, faiseur de roi…
https://theconversation.com/mangosuthu-buthelezi-was-a-man-of-immense-political-talent-and-contradictions-181081

Afrique du Sud: Mangosuthu Buthelezi a laissé son empreinte sur l’histoire du pays. «Son rôle politique reste un exemple controversé et lourdement critiqué de comment une quête du pouvoir basé sur une identité zoulou comme particularisme régional et ethnique peut avoir d’extrêmement lourdes conséquences en vies humaines.» Une biographie de celui qui, en 1975, a ranimé le mouvement culturel Inkatha ka Zulu et en a fait l’Inkatha Freedom Movement. Réformateur conservatif qui se disait pragmatique et qui était décidément pro-capitaliste, il a empêché la (pseudo-)indépendance à la Swaziland du KwaZulu que le régime apartheid voulait. Mais quand il s’agissait d’empêcher l’ANC de prendre le pouvoir, il faisait militairement entrainer les membres d’Inkatha par l’armée du régime de l’apartheid. Des milliers de mort.e.s en résultaient avant les élections de 1994. Mais en fin de compte, il faisait Inkatha participer aux élections et devenait ministre, le restait jusqu’au déclin du parti aux élections de 2014. Il est resté président d’Inkatha jusqu’en 2019 et membre du parlement jusqu’à sa mort.
https://theconversation.com/mangosuthu-buthelezi-the-zulu-nationalist-who-left-his-mark-on-south-africas-history-175871

Anémie: Dans le monde, autour de 25% souffrent d’anémie. En Afrique subsaharienne, ce sont 40%. Ce sont les jeunes enfants, les adolescentes et les femmes qui sont le plus touchées. Les conséquences pour la santé des concerné.e.s sont très graves, l’anémie est même le troisième plus important facteur causant l’infirmité. Ajouter du fer à la nourriture – la thérapie standard – ne marche pas toujours, souvent il faut traiter les raisons sous-jacentes.
https://theconversation.com/anemia-afflicts-nearly-1-in-4-people-worldwide-but-there-are-practical-strategies-for-reducing-it-212177

Ethiopie/Egypte: Pour la quatrième et dernière fois de suite, l’Ethiopie a profité de la saison de pluies pour remplir son grand barrage de la renaissance nouvellement construit sur le Nile bleu. Le Caire – par peur de ne plus pouvoir jouir d’assez d’eau – a déclaré que ce remplissage avait été illégal, il aurait fallu un accord préalable entre Addis, Khartoum et Le Caire. Après une longue pause, des négociations entre les trois pays concernant le barrage avaient repris il y a peu.
https://www.bbc.com/news/world-africa-66771155

Maroc: L’article montre des images satellitaires ainsi que des cartes dessinées sur la base des informations collectées par des satellites. D’un côté, ces données aident les équipes de sauvetage, de l’autre c’est sur leur base que les scientifiques comprennent et analysent le tremblement de terre.
https://www.bbc.com/news/science-environment-66777912

10 septembre 2023

Burkina Faso: En mars, une loi a été voté qui ambitionne de mettre fin à la politisation des institutions et le clientélisme. Nombre de postes ont été déclarés non-politiques : les secrétaire-généraux des ministères, les PDG des entreprises publiques et semi-publiques, les coordonnatrices nationale/coordonnateurs nationaux de programmes, le personnel des ambassades, les inspectrices-générales/inspecteurs-généraux et les inspectrices/teurs techniques des services. La loi doit faire ses preuves dans la pratique : son application va à l’encontre de pratiques bien rodées pendant plusieurs décennies.
https://issafrica.org/iss-today/burkina-fasos-ambitious-move-to-depoliticise-government

Ethiopie: Pour fermer les fossés sociétaux profonds et sortir des conflits, il va falloir une bonne balance entre paix/dialogue et justice transitionnelle. Une commission de dialogue national a été établi en février 2022 et le ministère de la Justice a publié un livre vert sur les options de justice transitionnelle. Le dialogue est censé commencer d’ici quelques mois et une politique de justice transitionnelle devrait être décidée sous peu. L’agencement et la séquence entre les deux doivent être bien réfléchis pour réussir la transition : celle de l’autoritarisme à un régime plus ouvert et celle de la violence à des relations paisibles et stables. Agencement et séquence des deux dépendent du contexte et il y a beaucoup de possibilités – l’article mentionne quatre ‘modèles’ : Kenya, Bénin, Yémen et la politique de justice traditionnelle de l’Union Africaine. En tout cas, il va falloir redéfinir la justice au-delà de la rétribution. Les alternatives à la punition incluent la justice restaurative (en compensant les victimes plutôt que de punir les coupables), la justice sociale (en s’occupant des besoins socio-économiques des victimes) et la justice régulatrice (création de nouvelles règles d’éthique et d’engagement social pour tou.te.s, pas seulement les suspect.e.s). Et il va falloir réfréner les attentes concernant dialogue autant que justice. On ne peut aboutir à une réconciliation, un arrangement politique et une justice sociale radicale dans le court terme. Un objectif assez positif serait un engagement collectif à gérer les différends de manière non-violente et à canaliser les conflits institutionnellement (‘désaccord politique formalisé’).
https://issafrica.org/iss-today/ethiopias-transition-depends-on-both-dialogue-and-transitional-justice

Bénin: Cet article explore les relations entre les groupes terroristes et des groupes aux activités illégales (traffic de drogue, contrebande, braconnage) au nord du Bénin, des relations qui prédatent les attaques terroristes et aident les groupes terroristes à s’enraciner et se financer.
https://issafrica.org/iss-today/benin-must-target-the-illicit-activities-that-enable-violent-extremism

Ghana: Des élections partielles – une dans la région Ashanti, l’autre dans le nord – ont servi de test pour les élections nationales de 2024. Dans le nord, on a vu que l’achat des voix prend de plus en plus d’ampleur. Pour le plan national une enquête du Centre pour le développement démocratique du Ghana a trouvé que devenir président coûte au moins 100 millions de USD. On a remarqué aussi une désaffection avec le NPP, le parti au pouvoir – mais cela n’a pas nécessairement profité au NDC, le principal parti d’opposition.
https://issafrica.org/iss-today/ghana-by-elections-yield-vital-lessons-for-2024-national-polls

Lac Victoria: Les vessies natatoires des capitaines (lates niloticus) sont très recherchées en Chine (délicatesse en cuisine, aphrodisiaque, médicament pour l’immunité et aide pour la guérison dans la médicine traditionnelle). Le commerce et l’exportation (qui très souvent ne respectent pas les règles) sont très profitables mais réduisent la population de ces poissons dans le lac et privent l’Afrique de l’est de millions de USD chaque année.
https://issafrica.org/iss-today/chinese-markets-deplete-lake-victorias-nile-perch

Afrique de l’est/Migration: L’article discute la «crise croissante de la migration» en Afrique de l’est. Si la sous-région pouvait s’accorder sur des règles uniformes, cela constituerait une amélioration considérable si l’on suit l’auteur de cet article.
https://issafrica.org/iss-today/east-africa-must-find-consensus-on-its-growing-migration-crisis

Nigeria: Pour les «bandits» du nord-ouest du pays, ce sont de plus en plus les femmes qui sont chargées du trafic d’armes. Les femmes s’y prêtent à cause de la pauvreté – qui sévit dans le nord-ouest du pays et dont les femmes sont toujours plus concernées que les hommes. De la part des groupes de «bandits» (il y aurait autour de 30 000 «bandits» dans ces groupes – leurs attaques ont augmenté de 731% entre 2018 et 2022 (de 124 à 1 031 incidents) – les femmes soulèvent moins de soupçons côté forces de sécurité, comme le crime est depuis toujours surtout masculin.
https://issafrica.org/iss-today/why-nigerias-bandits-are-recruiting-women-for-gunrunning