30 avril 2021

Terrorisme: Marc Hecker et Elie Tenenbaum, interviewés longuement par Le Monde, donnent un grand aperçu des vingt ans de guerre contre le terrorisme. Mais maintenant, «(u)ne stratégie d’endiguement s’est substituée à celle de l’éradication lancée après les attentats du 11 septembre 2001».
Pour ce qui concerne le Sahel, les deux n’ont pas grand-chose à dire sauf un bref aperçu historique et qu’il y a eu «un enracinement progressif des groupes djihadistes».
Voici l’aperçu historique : «Le Sahel a longtemps été le théâtre d’une guerre masquée, qui a progressé à bas bruit. Dès 2001, il y a eu des tentatives d’implantations djihadistes. En 2007, il y a un tournant avec le ralliement du GSPC [Groupe salafiste pour la prédication et le combat] algérien à Al-Qaida central et la création d’Al-Qaida au Maghreb islamique. C’est alors la vague des kidnappings, la fin du Paris-Dakar, etc. Puis le moment-clé de la révolte touareg du Nord-Mali intervient en 2012, et on a la preuve, encore une fois, de la capacité des djihadistes à s’associer avec des groupes locaux aux ambitions très différentes. Il y a alors cette expérience fondatrice de l’émirat de l’Azawad, dans le nord du Mali, qui est finalement balayé par la France.
Cela aboutit, pour une fois, à un projet politique : les accords d’Alger. Mais ceux qui ont négocié l’accord – les Algériens – ne sont pas ceux qui ont gagné la guerre, en l’occurrence la France. Ils ne veulent pas des Français dans le nord du Mali, ni d’un Etat touareg indépendant. Ils ne veulent pas non plus des djihadistes trop actifs à leurs portes, mais ne souhaitent pas non plus un contre-terrorisme trop efficace avec des Etats forts à leur frontière.»
https://www.ifri.org/fr/espace-media/lifri-medias/terrorisme-djihadiste-nest-une-menace-existentielle-une-nuisance-durable

Mauritanie: Un «meeting commémoratif du 9e anniversaire de la publication du manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines ou descendants d’esclaves» s’est penché sur la loi de 1981, «réforme foncière pour permettre aux descendants d’esclaves de retrouver les terres que leurs ancêtres exploitaient pour leurs anciens maîtres». Cette loi, mise en place lors de l’abolition officielle des pratiques esclavagistes, n’a pas été appliquée.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210430-mauritanie-les-haratines-manifestent-pour-demander-l-application-de-la-r%C3%A9forme-fonci%C3%A8re

29 avril 2021

Côte d’Ivoire: Comme en préparation du retour de leur patron Laurent Gbagbo, Justin Katinan Koné, ancien ministre du budget de Gbagbo, Adia Pikass, Tahi Étienne, Jeannette Koudou, Véhi Tokpa, Innocent Abouo sont de retour en Côte d’Ivoire après dix ans d’exil au Ghana. Tou.te.s avaient joué un rôle important lors des élections de 2010. Ce retour avait été précédé par des négociations entre les gouvernements ivoirien et ghanéen avec le Haut-Commissariat aux réfugié.e.s de l’ONU en médiateur, certain.e.s étaient poursuivi.e.s par la justice ivoirienne, mais il y aurait eu un «compromis politique».
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210429-c%C3%B4te-d-ivoire-six-cadres-du-fpi-reviennent-d-exil-avant-le-retour-de-laurent-gbagbo

Niger : La mairie de la capitale Niamey est tombée dans les mains de l’opposition : Oumarou Dogari du Moden Fa Lumana, le parti de Hama Amadou, est le nouveau maire, son parti ayant gagné 24 sur 45 sièges lors des élections du 13 décembre 2020.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210429-niger-oumarou-dogari-du-parti-d-opposition-moden-fa-lumana-prend-la-mairie-de-niamey

Tchad : Plus de 700 personnes accusées de «destruction de biens publics et privés», «troubles à l'ordre public» ou «coups et blessures» le mardi ont été arrêtées «dans les quartiers contestataires» de Ndjamena et sont en train d’être auditionnées au palais de justice. Des habitant.e.s auraient aussi été ramassé.e.s à l'aveugle par la police. L’État reconnait six mort.e.s lors des manifestations de mardi, la société civile a compté onze, avec des dizaines de blessé.e.s en plus.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210429-tchad-des-centaines-de-personnes-sont-auditionn%C3%A9es-apr%C3%A8s-les-arrestations