09 juillet 2022
Guinée (et Burkina Faso) : «(N)ourrir l’injustice et l’impunité», nier de manière flagrante «tout principe, (…) toute limite dans les abus de pouvoir» ne peut qu’augmenter violence et désordre dans les deux pays pour les mois et les années à venir selon Gilles Yabi dans ce podcast RFI de 3’48’’. A Conakry, la junte essaie de «faire taire toutes les voix contestataires» et cela de manière brutale et sans se cacher, comme démontré avec l’arrestation de trois leaders du FNDC.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/%C3%A7a-fait-d%C3%A9bat-avec-wathi/20220709-guin%C3%A9e-et-burkina-faso-comment-tourner-en-rond-et-dans-le-vide
Guinée : Une «victoire de la démocratie», vraiment ? C’est l’appréciation d’un des trois membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) de la relâche de ces trois hier vendredi après leur arrestation violente trois jours avant. Le président du tribunal les avait reconnus «non coupables des faits d’injures publiques, d’outrage à magistrat, troubles à l’ordre public et à la sécurité publique». Bien que le FNDC ne compte pas baisser les bras, du côté de la junte, le procureur qui avait ordonné l’arrestation des trois a été nommé ministre de la Justice hier vendredi.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220709-guin%C3%A9e-les-trois-militants-du-fndc-sont-libres
08 juillet 2022
Burkina Faso : Selon Abdoul Karim Saidou, un politologue burkinabè aujourd’hui «Invité Afrique» de RFI, «Le retour de Compaoré plutôt que de rassembler risque de diviser davantage».
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20220708-abdoul-karim-saidou-politologue-burkinab%C3%A9-le-retour-de-compaor%C3%A9-plut%C3%B4t-que-de-rassembler-risque-de-diviser-davantage
Burkina Faso : Seulement deux en lieu de cinq anciens présidents ont pris part à la rencontre organisée par le chef de la junte Damiba prétendument pour faire avancer la réconciliation et discuter des problèmes de sécurité du pays. Blaise Compaoré, condamné récemment à la perpétuité pour son rôle dans le meurtre de Thomas Sankara, était un des deux – «diminué physiquement et qui tenait difficilement debout». Selon le MBDHP (Mouvement burkinabè des droits humains et des peuples) le vrai objectif de la rencontre aurait été «(l)a restauration des caciques du régime déchu de Blaise Compaoré et l’absolution de tous leurs crimes sous prétexte de réconciliation nationale.»
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220708-burkina-faso-plusieurs-grands-absents-%C3%A0-la-r%C3%A9union-des-anciens-chefs-d-%C3%A9tat
Burundi : Mendier, ce serait une pratique d’«ignobles» selon le gouvernement et il est déterminé de l’éradiquer. Après l’expiration d’un ultimatum, 300 (dont 90 enfants) ont été arrêté.e.s à Bujumbura – sur un nombre total estimé à 7 000 pour le pays. C’est le ministère de la Solidarité nationale et les droits humains qui est en charge. Les adultes seront jugé.e.s et condamné.e.s, les enfants reconduit.e.s dans leurs familles. Beaucoup se cachent, «en attendant que l’orage passe».
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220708-burundi-300-personnes-dont-90-enfants-de-la-rue-arr%C3%AAt%C3%A9s-lors-de-rafles-de-la-police
Angola : José Eduardo dos Santos est mort aujourd’hui vendredi en fin de matinée à l’âge de 79 ans dans une clinique à Barcelone. Il aurait été malade depuis de longues années et son état se serait beaucoup détérioré ces derniers mois. Né en août 1942, fils d’un maçon dans un bidonville de la capitale Luanda, il s’était tôt engagé dans la lutte contre les colonisateurs portugais. Il siégeait au comité central du MPLA depuis 1975, devint ministre lors de l’indépendance, puis vice-premier ministre et – à la mort d’Agostinho Neto – président en 1979, poste qu’il conserve jusqu’en 2017 quand il passait la main à João Lourenço. Une guerre civile contre l’Unita a duré 27 ans et n’a pris fin qu’avec la mort de Jonas Savimbi en 2002, ayant officiellement fait 500 000 mort.e.s et un million de déplacé.e.s. Depuis 2017, la retraite de José Eduardo dos Santos ne s’est pas passée dans la sérénité – il a dû se battre pour sa famille, sous attaque dans le cadre de la lutte anti-corruption que João Lourenço a engagée surtout contre deux des enfants de son prédécesseur, Isabel et José Filomeno dos Santos.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220708-angola-l-ancien-pr%C3%A9sident-jos%C3%A9-eduardo-dos-santos-est-mort-en-espagne
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220708-angola-l-ancien-pr%C3%A9sident-jos%C3%A9-eduardo-dos-santos-le-parrain-est-mort
Soudan : Pour unifier la résistance contre la junte issue du coup d’état d’octobre, l’opposition a formé un «Conseil révolutionnaire» d’une centaine de membres, issus pour une moitié issus des Comités de résistance des quartiers, l'autre moitié représentant «des partis, des syndicats, des mouvements rebelles et des familles des victimes de la répression.» Du côté de la junte, 4 généraux et 1 lieutenant-colonel islamistes et affiliés au parti de l'ex-président Omar el-Béchir qui avaient tenté un coup d’état pour stopper les négociations entre civils et militaires en juillet 2019 et qui avaient été condamnés pour ce coup d’état raté ont été libérés par une cour militaire hier jeudi.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220708-les-grandes-man%C5%93uvres-politiques-continuent-au-soudan